L’évaluation de la porosité et de la perméabilité d’un béton durci permet de déterminer la capacité du matériau à résister à la pénétration d’eau, d’air ou d’agents chimiques. Ces deux propriétés jouent un rôle essentiel dans la durabilité et la performance des structures en béton. Un béton perméable et poreux sera plus sensible aux agressions extérieures, pouvant entraîner une détérioration précoce de l’ouvrage.
Comment définir la porosité du béton ?
Navigation en article
La porosité du béton représente la proportion du volume occupé par les pores et les vides internes dans l’ensemble du matériau. Tous ces espaces, visibles ou microscopiques, influencent la résistance et la capacité du béton à absorber ou transmettre des fluides. La connaissance du taux de porosité est primordiale pour prévoir le comportement du béton face à l’humidité, au gel, ou aux variations de température.
Il existe plusieurs formes de porosité dans un béton :
- Les pores ouverts, connectés entre eux et avec la surface
- Les pores fermés, isolés dans la masse
- Les microfissures internes
Une porosité élevée facilite la pénétration de l’eau et des agents nocifs, tandis qu’une porosité plus faible améliore l’étanchéité et la solidité du béton.
Quelles méthodes pour mesurer la porosité ?
Plusieurs méthodes courantes permettent de mesurer et de caractériser la porosité du béton durci : chacune cible des aspects différents du réseau poreux et répond à des besoins variés d’analyse.
- Mesure par séchage et immersion : L’échantillon est séché puis immergé dans l’eau ; la différence de masse indique la quantité d’eau absorbée par les pores ouverts.
- Imprégnation sous vide : Permet d’injecter un liquide dans les pores pour déterminer leur volume total, ouvert ou fermé.
- Porosimétrie au mercure : Utilisée pour obtenir la taille et la répartition des pores après application d’une forte pression.
- Microscopie : Permet d’observer la forme et la répartition des pores à une échelle très fine.
La sélection de la méthode dépend de la précision recherchée, de la nature du béton et du type de pores que l’on souhaite évaluer.
Perméabilité du béton : à quoi sert-elle ?
La perméabilité désigne la capacité du béton à laisser passer un fluide, sous l’effet d’une pression ou d’une différence de concentration. Cette propriété est fondamentale pour juger de la résistance du béton aux cycles gel/dégel, aux chlorures ou aux agents chimiques pouvant pénétrer dans la structure et provoquer des dégradations.
La perméabilité dépend non seulement du volume des pores, mais aussi de leur connectivité. Un béton peut être très poreux, mais si ses pores sont isolés, il restera peu perméable. En revanche, des pores connectés formeront des chemins préférentiels pour l’eau ou les gaz.
Voici quelques conséquences directes d’une forte perméabilité :
- Risque plus élevé de corrosion des armatures
- Sensibilité accrue à l’effritement par le gel
- Augmentation de l’apparition de fissures
Quels tests permettent d’évaluer la perméabilité du béton durci ?
Différentes méthodes pratiques existent pour mesurer la perméabilité du béton à l’eau ou à l’air. Les plus utilisées sont :
- Test à l’eau sous pression : On soumet un cylindre ou un disque de béton à une pression d’eau constante et on mesure la quantité d’eau traversant l’échantillon.
- Essai à l’air sous pression : On applique une pression d’air sur un côté du béton, puis on mesure le débit d’air qui passe à travers.
- Test d’absorption capillaire : Le béton est placé partiellement en contact avec de l’eau, qui remonte dans le matériau par capillarité ; le gain de masse est mesuré au fil du temps.
- Techniques non destructives : L’emploi de colorants ou de méthodes d’imagerie permet de visualiser directement la circulation des fluides dans la matrice cimentaire.
Chaque test met en lumière un aspect particulier de la circulation des fluides et fournit des indices sur la durabilité réelle du béton.
Quels facteurs influencent la porosité et la perméabilité du béton ?
Les caractéristiques du béton résultent d’un équilibre entre la composition du mélange et les conditions de fabrication. Plusieurs paramètres jouent un rôle déterminant :
- Rapport eau/ciment : Plus la quantité d’eau ajoutée au mélange est élevée par rapport au ciment, plus le béton sera poreux et donc perméable.
- Compactage lors du coulage : Un béton mal compacté formera davantage de vides internes.
- Cure et humidité de conservation : Une cure inadéquate peut provoquer la formation de microfissures et augmenter la porosité.
- Type et taille des granulats : Un bon choix de granulats limite la création de poches d’air et assure une meilleure densité de la matrice.
- Présence d’adjuvants et d’ajouts minéraux : Certains composants comme les cendres volantes ou les pouzzolanes contribuent à boucher les pores et à limiter la circulation des fluides.
La gestion précise de ces paramètres permet de concevoir des bétons à la fois solides et résistants aux agressions extérieures.
Comment garantir la fiabilité des mesures ?
Pour obtenir des résultats fiables, il est indispensable de suivre des procédures strictes lors de l’échantillonnage et de la réalisation des essais. Tout échantillon doit être représentatif de l’ouvrage ou du lot de production, et chaque étape — du prélèvement au test — doit être réalisée dans des conditions contrôlées.
Les essais devraient correspondre aux normes en vigueur, afin d’assurer l’uniformité et la comparabilité des résultats. Une attention particulière est portée à la préparation des surfaces d’essai, à l’homogénéité du béton choisi, et au respect du protocole de mesure. Ceci est indispensable pour garantir une évaluation correcte de la porosité et de la perméabilité du béton durci, quelles que soient les applications des matériaux.




