Le raccordement entre un béton neuf et un béton existant est essentiel pour assurer la stabilité et la durabilité des ouvrages, qu’il s’agisse de réparations, d’extensions ou de travaux de rénovation. Une bonne adhérence évite les fissures, les décollements et prolonge la vie des structures. Pour réussir la liaison, plusieurs étapes clés doivent être respectées, allant de la préparation minutieuse de l’ancien support à la protection du joint formé.
Préparer efficacement la surface du béton existant
Navigation en article
Avant de raccorder un béton neuf à un ouvrage existant, il faut se concentrer sur la préparation de la surface. Un mauvais nettoyage ou une rugosité insuffisante peut empêcher l’adhérence, compromettant la résistance du joint.
- Éliminer toute poussière, graisse, huile, peinture, laitance ou résidus fragiles avec brosse, lavage puissant, sablage ou grenaillage
- Augmenter la rugosité : piqueter ou strier la surface pour offrir de meilleures attaches mécaniques au futur béton
- Humidifier la surface, mais sans laisser d’eau stagnante pour éviter un séchage trop rapide du béton frais
Pourquoi cette étape est-elle nécessaire ? Car un support propre et rugueux permet au béton neuf de pénétrer dans les aspérités, créant ainsi une jonction solide.
Quel rôle joue le pont d’adhérence ?
Pour renforcer la liaison entre l’ancien et le nouveau béton, l’application d’un pont d’adhérence est recommandée. Mais de quoi s’agit-il concrètement ?
- Une barbotine de ciment, composée de ciment et d’eau, peut être appliquée sur la surface légèrement humidifiée
- Pour une performance supérieure, utiliser une barbotine enrichie en polymères ou adjuvants, ou des mortiers spéciaux contenant des résines
- Répartir ce mélange uniformément peu avant la pose du béton frais
À quoi sert ce pont d’adhérence ? Il favorise le contact intime entre les deux bétons et améliore la résistance à l’arrachement, même en cas de variations de température ou d’humidité.
Comment mettre en œuvre correctement le béton neuf ?
La manière dont le béton neuf est appliqué joue un rôle capital dans la solidité de la liaison. Plusieurs bonnes pratiques doivent être respectées pour un résultat optimal.
- Appliquer le béton neuf immédiatement après la pose du pont d’adhérence, tant qu’il est encore collant (“frais sur frais”)
- S’assurer d’une répartition homogène du béton sans former de poches d’air
- Compacter soigneusement le matériau avec une taloche ou un vibreur adapté
Ces gestes évitent la création de zones faibles et assurent que le béton neuf pénètre bien dans le support existant.
Pourquoi la protection et la cure sont-elles si importantes ?
Après la pose, la protection du joint reste cruciale. Un séchage trop rapide ou un défaut de cure peut provoquer fissures et pertes de solidité.
- Protéger la surface contre l’évaporation prématurée de l’eau grâce à un film ou en maintenant l’humidité ambiante
- Éviter toute contrainte mécanique sur la zone traitée pendant la prise
- Adapter les protocoles de cure si la température est trop basse ou trop élevée
Une cure bien menée empêche la formation de fissures et assure le développement correct de la résistance du béton neuf.
Quelles adaptations pour des travaux spécifiques ?
Certains chantiers imposent des précautions supplémentaires pour optimiser le raccordement d’un béton neuf sur une structure existante.
- Utiliser des ancrages mécaniques (barres d’acier, goujons) pour renforcer la résistance du joint en cas de sollicitations importantes
- S’assurer que les joints de reprise sont bien positionnés et traités pour éviter l’apparition de défauts ultérieurs
- Choisir le type de béton et d’adjuvants selon les besoins de l’ouvrage et les contraintes environnementales
Par exemple, dans le cas d’une dalle soumise à de fortes charges, l’ajout de barres d’armatures scellées dans l’ancien support apporte une sécurité supplémentaire face aux forces de cisaillement ou de torsion.
