Le joint de fractionnement protège le béton des fissures provoquées par le retrait, la dilatation thermique et les contraintes mécaniques. Ce dispositif crée des lignes de séparation contrôlées, guidant les mouvements naturels du béton et assurant la durabilité de la structure. Grâce à cette protection ciblée, il est possible d’éviter des défauts majeurs et d’assurer un aspect uniforme des surfaces bétonnées, que ce soit pour des sols industriels, des dallages ou des ouvrages courants.
Pourquoi le béton se fissure-t-il ?
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Le béton est sensible à plusieurs phénomènes qui entraînent des fissures visibles ou structurelles. Les problèmes rencontrés proviennent principalement de :
- Retrait lors du séchage : l’évaporation de l’eau fait diminuer la taille du béton, générant des tensions internes.
- Changements de température : le béton se dilate avec la chaleur et se contracte avec le froid, provoquant des mouvements opposés.
- Contraintes mécaniques : le tassement du sol, les déplacements accidentels ou la charge des véhicules créent des pressions qui menacent la stabilité des surfaces.
Sans joint de fractionnement, ces éléments causent la formation rapide de fissures désordonnées et nuisent à la résistance globale du béton.
Comment fonctionne le joint de fractionnement ?
Le joint de fractionnement divise la surface bétonnée en plusieurs plaques plus petites. Il permet à chaque panneau de bouger légèrement sans affecter l’ensemble. On peut réaliser un joint de fractionnement de trois façons principales :
- Créer une rainure dans le béton frais.
- Insérer un matériau souple ou un profil en plastique à l’emplacement ciblé.
- Scier une fente après le durcissement contrôlé de la dalle.
Cette séparation dirigée favorise l’apparition des microfissures là où le mouvement est attendu, assurant ainsi un aspect net et une construction fiable.
Quels sont les différents types de joints dans le béton ?
Il est essentiel de distinguer deux grandes catégories :
- Les joints de fractionnement : ils segmentent les grandes surfaces, réduisent les contraintes et canalisent le retrait du matériau.
- Les joints de dilatation : ils isolent complètement deux parties de l’ouvrage pour absorber des mouvements plus importants, par exemple entre deux constructions adjacentes.
Le choix du joint repose sur la taille de l’espace, la conception et la destination du béton. Une dalle de garage ou une terrasse utilisera surtout des joints de fractionnement, alors qu’un pont ou deux bâtiments voisins nécessiteront aussi des joints de dilatation.
Où placer les joints de fractionnement pour une efficacité maximale ?
Le positionnement des joints de fractionnement détermine leur performance. Voici comment organiser leur implantation :
- Diviser la surface en panneaux de taille raisonnable, généralement entre 20 et 25 m2.
- Limiter chaque côté à 5 ou 6 mètres au maximum.
- Installer les joints près des endroits sensibles, comme les coins, les poteaux ou les zones de passage de canalisations.
- Accorder une attention particulière aux surfaces exposées à la chaleur ou au soleil.
Idéalement, la profondeur d’un joint doit représenter environ un quart de l’épaisseur totale de la dalle, afin de remplir entièrement leur mission.
Que risque-t-on en oubliant ou mal posant les joints de fractionnement ?
Une réalisation négligée engendre de graves inconvénients :
- Fissures précoces et irréversibles sur le béton.
- Perte de solidité et instabilité structurelle.
- Mauvaise répartition des charges, pouvant entraîner des affaissements locaux.
- Apparition d’infiltrations d’eau, détériorations accélérées et impression d’ouvrage bâclé.
Ces défauts sont non seulement visibles, mais ils compromettent aussi la sécurité et la solidité du bâtiment ou de l’espace concerné.